Séries, ton classement impitoyable : 18 - HOUSE saison 5.

Place 18 : House – Saison 5 Classement 2007/2008 : 3eme (-15 places)

Diffusion sur FOX le lundi soir à 20h et sur TF1 en France (Moyenne saison 5 : 13,3 millions de téléspectateurs, -18% par rapport à la saison 4).

Renouvelé pour une saison 6. Créé par David Shore Avec Hugh Laurie, Lisa Edelstein, Omar Epps, Robert Sean Leonard, Jennifer Morrison, Jesse Spencer, Peter Jacobson et Olivia Wilde.

!!! Indice spoiler : 4/5

Bilan : Dur dur la cinquième année du docteur House. Après une saison 4 haute en couleurs ayant réorganisé toute la série. La saison 5 fait davantage usage de la stabilité. Sans doute même un peu trop car la série a tendance à endormir le téléspectateur dans la routine avec des patients peu passionnants et des traits de génie de House un peu trop soudains pour être crédibles. Mis à part quelques épisodes spéciaux comme la prise d’otages avec l’excellent Zelko Ivanek et les derniers épisodes éblouissants, la série n’a pas vraiment pris de risque cette année. Et cela se paye cash au niveau des audiences où la série a perdu quelques plumes dans l’aventure. Et quand je parle de quelques plumes, il faut évidemment compter en millions de téléspectateurs.

La fin de la saison 4 nous laissait avec un Wilson meurtri par la mort d’Amber, la sublime garce. Les rapports entre House et Wilson ne seraient plus jamais les mêmes pensait-on. Il n’en est rien, en quelques épisodes et des bouderies plus tard, le duo Holmes, Watson est à nouveau sur pied et fonctionne toujours aussi bien. Ce n’est donc pas là qu’il faut chercher le thème central de la saison. Ce conflit avec Wilson en début de saison est surtout l’occasion ratée d’introduire un nouveau personnage de détective qui aurait dû faire l’objet d’une série dérivée. Idée par la suite abandonnée et heureusement car ce n’est pas très réussi comme histoire et surtout le personnage du détective n’est pas très intéressant malgré ses bizarreries.

Étrange ou pas, le thème principal de la saison, c’est l’amour. Et oui, le dernier épisode nous montrait un rapprochement sensible de Cuddy et de House et la saison 5 va s’engouffrer directement dans cette brèche. Ainsi le jeu du chat et de la souris s’accentue entre les deux personnages. Chacun prend du plaisir à manipuler l’autre, à souffler le chaud et le froid et ça marche particulièrement bien. Les scènes entre Cuddy et House continuant d’être un délice absolument irrésistible auquel on devient vite accro. Hugh Laurie et Lisa Edelstein semblent y prendre énormément de plaisir et l’alchimie entre les deux personnages et acteurs n’a jamais été aussi bien retranscrite à l’écran. Ce qui devait arriver arriva. Après cinq années à les suivre, House et Cuddy partagent un baiser dans un moment de doute et de détresse. Mais ça n’ira pas plus loin entre eux. A la barbe rugueuse du génial docteur, Cuddy préfère les fesses roses d’un bébé.

On le savait depuis longtemps, Cuddy voulait un enfant. Plusieurs intrigues dans les saisons précédentes y étaient consacrées avant de mettre ce désir en veilleuse durant quelques temps. Après une première tentative infructueuse et poignante en début de saison, Cuddy trouvera un joli cadeau de Noël sous le sapin dans un épisode guimauve assez indigeste. House sacrifiant à la tradition de l’épisode Noël en happy end. On avait déjà vu mieux.

Romance aussi du côté de Foreman formant un couple assez insolite mais surtout très ennuyeux avec la bisexuelle du groupe. Mais avant cela, 13 se paye une petite aventure sans lendemain avec une fille se retrouvant bien malgré elle en patiente de House. Foreman et Hadley forment un duo bien assorti, Olivia Wilde étant magnifique. Mais ils ne sont pas du tout intéressants, loin de là. On essaye bien de nous intéresser à eux avec une intrigue sur le traitement de la maladie de Huntington mais cela ne sert pas à grand chose car à peine cette intrigue terminée, on l’oublie complètement. Ils deviendront même carrément des fantômes en fin de saison, comme s’ils avaient épuisés leur nombre de minutes à l’écran.

Chase et Cameron continuent d’être aux abonnés absents même s’ils sont nettement plus présents par rapport à la saison 4. Cameron est celle refaisant le mieux surface. L’australien doit être mauvais nageur. Ce n’est pas comme si son pays était une île après tout. Ainsi Cameron reviendra à plusieurs reprises à temps plein, notamment pour remplacer Cuddy occupée à pouponner son nourrisson. Cela créera d’ailleurs des situations très drôles entre House et son ex subalterne. Nos deux amoureux (Cameron/ Chase) auront même droit à leur propre intrigue en fin de saison et un happy end comme on n’en fait plus. Car oui, Chase et Cameron se marient. Ça a dû faire trop bizarre aux deux acteurs qui eux aussi ont été sur le point de se marier ensemble avant de rompre.

Comme je parle de la fin allons y. Car s’il y a bien une série qui sait soigner ces sorties, c’est bien le docteur House. Et cette année, la série a gardé toutes les bonnes idées pour la fin. Si on s’était un peu ennuyé dans des intrigues trop routinières durant la saison, les derniers épisodes rattrapent largement ces quelques errements. Ça commence d’ailleurs très fort avec le suicide inattendu de Kutner arrivant sans raison. La cause ? Kal Penn décide de rejoindre l’équipe du docteur Obama, marabout et grand guérisseur américain. Un suicide qui ne sera pas sans conséquence et qui pousse petit à petit House vers la folie. Et c’est là l’idée géniale de cette fin d’année. House perd peu à peu la raison et se met à voir Amber. Le retour d’Anne Dudek est une vraie surprise et l’utiliser en personnification de l’inconscient de House est une idée encore plus formidable. Les deux acteurs fonctionnent de concert dans un duo extrêmement drôle mais aussi dangereux car le subconscient malade de House essayera de tuer Chase durant sa dernière virée de célibataire. Une fête organisée par House tout simplement magistrale où tout le monde se lâche d’ailleurs. Le final titille également les instincts du fan House/ Cuddy en nous offrant presque une réunion physique du couple grâce un tour de passe passe pour le moins ingénieux. Le tout se passant dans la tête d’un House de plus en plus déconnecté de la réalité. La saison se termine tristement sur l’image de l’internement de House dans un hôpital psychiatrique alors que Chase et Cameron échangent leurs vœux de mariage. Un contraste particulièrement habile.

Meilleur épisode : 5.22 – House Divided.

Pire épisode : 5.11 - Joy to the world.

Points forts : Hugh Laurie toujours aussi extraordinaire, le jeu relationnel entre House et Cuddy, une plus grande place accordée aux anciens membres de l’équipe. Les dialogues toujours aussi magnifiquement écrits.

Points faibles : Des intrigues médicales souvent moyennes résolues en un coup de baguette magiques, la relation Foreman / 13 ennuyeuse.

Conclusion : Une saison qualitativement n’est pas mauvaise, loin de là, mais qui souffre d’avoir été trop monotone. On pourrait ainsi la comparer à la saison 2 qui avait également vu le thème romantique prendre le dessus avec la présence de l’insupportable Sela Ward. House reste donc une grande série mais avec laquelle on reste un peu sur notre faim cette année. La saison 6 promet néanmoins de faire à nouveau basculer la série comme précédemment. Ainsi l’hôpital psychiatrique devrait jouer un rôle central la saison prochaine et on imagine facilement que l’équipe de choc de Princeton Plainsboro sera quelque peu réaménagée pour faire face à l’absence de son docteur en chef. Donc, si ce n’est pas la meilleure année, le docteur House prouve néanmoins elle reste l’une des meilleurs séries des networks tout en ayant la capacité de pouvoir se réinventer à chaque instant.

COLE.